Hadrien David sculpte l'animal dans ses instants

Ouest France, June 26, 2019

Arts en vue. Pour sa 40ème année d'existence, la galerie Saphir prend un coup de jeune mâtiné de classisme pas si classique qu'il n'y paraït. Place aux sculptures d'Hadrien.

 

Il faudrait ne pas savoir. Ou savoir et oublier. Ce qu'a sûrement fait Hadrien David lorsque, jeune, il voyait son père domestiquer ses sculptures animalières... C'est un fait. Hadrien est bien le fils de l'immense José-Maria David, disparu il y a quelques années. Certains s'amuseront à poursuivre cette parenté réelle à travers leurs oeuvres respectives... C'est Hadrien que Francine Szapiro reçoit en sa galerie cet été.

 

Un nom prédestiné

Jeune certes, mais maître déjà. Hadrien David n'expose que depuis 2004, sa carrière internationale est donc encore devant lui. Sa maîtrise de grand classique, mais aussi la puissance et la diversité de ses pièces lui promettent un bel avenir et lui dessinent déjà un présent à succès.

Du classicisme, il en a la fibre et la formation, acquise un temps au contact paternel, puis très vite, dans les ateliers des maîtres Lejeune, Comard, Santek, à Paris ou à Vienne. Au dessin, à la taille, aux techniques de la fonderie il s'est initié, frotté et poli, maturant sa démarche aux leçons de l'histoire et de la philosophie. Hadrien, David de son patronyme que sa signature tait, vient de loin.

 

L'animal, l'humain aussi

Sculpteur animalier, l'expression est pratique, mais réductrice et par trop imprécise : Hadrien ne sculpte pas des animaux, il saisit des instants où se cristallise tout un animal. Il matérialise des instantanés, des mouvements de vie. Hadrien sculpte l'instinct d'un animal, fut-il humain.

Et qu'importe si cet instant-instinct prend des airs de fantasmagorie ou de conte baroque, de dessin animé ou planche zoologique détaillée au moindre pli. Cette apparente diversité des styles, Hadrien la revendique comme une caution de véracité, la tempérant, toutefois, par quelque titre décalé, humoristique ou symbolique.