Bernard BUFFET: Homme libre, toujours tu chériras la mer !

Baudelaire. Buffet. Deux noms parés d'un sublime sombre. Que peuvent avoir en commun le poète maudit et misanthrope des Fleurs du mal et le peintre fêté des tourments de l'après guerre ? Leurs affinités sont électives et se rejoignent dans les images d'une Bretagne rêvée.

En une suite éblouissante de gravures, retranscrivant le poème "L'Homme et la mer", le peintre revisite la beauté farouche du paysage et le tragique humain. Entre image mentale, liberté et imaginaire, Saint-Cast devient le lieu de la création poétique et d'une recherche du temps perdu où chacun peut retrouver son enfance dans un reflet d'infini. Chaque gravure met en tension une vision de puissance et d'expérience merveilleuse du souvenir et des déchirures marines. À travers la géographie mémorielle bouillonne la force visuelle du poème et de la gravure devenus poreux à tous les souffles du monde. À l'instar du héros de l'écrivain cubain Alejo Carpentier, nous pouvons alors penser que" la terre promise est en chacun de nous".

 

                                                                                                                                Delphine Durand